vendredi 23 décembre 2016

Afrique du Sud : le bilan

Fin du séjour, retour à la vie n-o-r-m-a-l-e. Pouah !
Après ces cinq semaines dans l'hémisphère Sud, il est temps de faire le bilan.
Cinq semaines, cinq semaines de répit. Loin de l'actualité et ses nouvelles sombres, loin des réflexions tord-cerveau qui hantent chaque individu prêt à se lancer dans la grande machine de l'emploi, loin des perspectives d'avenir oppressantes...

Une vie au jour le jour, se lever, effectuer les travaux, entamer une discussion solitaire (mais seulement en apparence, car je sais qu'intérieurement, les animaux répondent à mes questions), profiter du soleil, être lessivée à la fin de la journée mais satisfaite de ce que j'ai entrepris. Et recommencer, jusqu'au weekend et ses promesses de découvertes et de balades. Le seul questionnement qui nous habitait était le suivant : que choisir au repas du lendemain?
Passer des journées à évoluer dans un rêve d'enfant concrétisé et à me rendre utile. Franchement utile. Voir ce que j'ai accompli; que ce soit le lopin de terre bêché, le grillage réparé ou l'animal empli de curiosité face à un nouvel objet confectionné. Plus globalement, j'apprécie l'idée d'avoir contribué à quelque chose de nécessaire : participer à la protection et à l'amélioration de la vie des pensionnaires du ranch.

Être chaque jour au contact des animaux, bouffée d'oxygène et source constante d'émerveillement. Profiter de la pause de midi pour rendre visite à chacun. S'arrêter un quart d'heure, une demi-heure pour observer, en silence. Établir un lien, même pour seulement quelques semaines.
Évoluer au grand air, passer des journées dehors, sentir le soleil, le vent. Sensations brutes salutaires.
Apprendre, se gorger d'informations, décrypter les termes scientifiques exprimés en langue anglaise. Adopter tout d'abord une posture d'écoute, emmagasiner. Puis s'enhardir, choisir soigneusement ses mots pour poser des questions. Pester d'avoir une cervelle à trou qui ne retiendra pas tout.

Jour après jour, se débrouiller pour évoluer dans un quotidien qui était jusqu'ici inconnu. S'améliorer dans une langue étrangère, bien qu'en devant parfois répéter les phrases. Constater avec satisfaction que le périple, orchestré de A à Z par soi fonctionne comme sur des roulettes. Ecrire ces mots et se demander si quelqu'un utilise encore l'expression "fonctionner comme sur des roulettes".
Prendre confiance en soi, en ses capacités à s'adapter, à réagir à chaque situation nouvelle. Échanger, partager, sceller des amitiés, vivre à plusieurs une aventure.

Puis le départ, expédier les au-revoir. A quoi bon épiloguer alors que le meilleur a déjà été partagé? Avoir un pincement au cœur mais apprécier quand même le retour. Le cerveau fatigué de batailler à parler anglais à tout bout de champ. Dans l'avion, faire le constat de ces cinq semaines, de ce premier voyage en solitaire.

Retourner au point de départ. A l'existence connue. Le sourire plus élargi, les épaules moins courbées. Une foule d'anecdotes à ressortir aux moments opportuns. La réadaptation, moins compliquée que prévue. Mais c'est vrai qu'il fait quand même froid ici.
Envisager un nouveau départ, juste un peu, histoire de combattre le quotidien qui revient au galop.





1 commentaire:

  1. Un blog magnifique et très intéressant! Ton style d'écrire est amusant et tes experiences en Afrique sont incredibles. Même si j'étais là, maintenant je veux aller de nouveau. Mais seulement avec toi pour faire un gâteau du citron peut-être...? :)
    Meilleurs voeux pour toi dans les semaines prochaines!
    J'espère que mon francais n'est pas trop erroné ;)

    RépondreSupprimer

Pour indiquer votre nom :
- faire défiler le bandeau en face de "commentaire";
- sélectionner "Nom/URL" où vous pouvez saisir votre nom (oubliez la section URL)
- sélectionner "anonyme"; si vous souhaitez préserver votre identité :)