mardi 4 novembre 2014

Bordelaise dans l'âme


Quelques nouvelles après un voyage bordelais dépaysant.


Constat du jour: j'aime cette ville. J'ai eu du mal à la quitter en juin, et y revenir fut un réel plaisir.
Contrairement aux autres cités où j'ai déposé mes valises, Bordeaux est de celles où je me suis sentie le mieux.
Paris était un terrain de jeu incroyable, vaste et plein de surprises, mais à la longue étouffant et oppressant.
Nîmes, c'était l'enfer d'une ville à la façade brillante et chaleureuse, dédiée aux touristes; mais au quotidien pesant.
Grenoble, c'est un cadre sublime, des montagnes en arrière-plan, mais une ville sans saveur aux artères bruyantes et impersonnelles.


Bordeaux - et en particulier son quartier de la Bastide où j'ai vécu - réunit les coins de verdures, la proximité du fleuve, et l'accessibilité au reste de la ville grâce au tram.
Bordeaux, c'est une ville historique (pas forcément pour de bonnes raisons), à l'architecture parfois opulente mais toujours agréable à regarder. 
Pour le touriste, c'est un régal. Entre les portes majestueuses autour du vieux centre, les édifices comme le théâtre, la place des Quinconces, le miroir d'eau et les ponts, il y a de quoi faire!
Mais surtout, dès qu'on s'éloigne du centre-ville et qu'on entre dans les quartiers de la périphérie, cela donne l'impression d'arriver dans un village. En quelques rues, on passe des immeubles à des maisonnettes d'un, deux étages, le tout agrémenté d'arbres et d'espaces verts. 
Je crois que c'est ce qui m'a manqué dans les villes précédentes, cette possibilité de quitter un instant l'incessante agitation urbaine.

Mais reconnaissons tout de même que cette agitation a du bon.
Bordeaux et sa foule. Concentrée dans les grandes artères. Sainte Catherine et le slalom. Le but du jeu? parcourir le plus vite possible la gigantesque avenue, en évitant les cohortes de poussettes, jeunes à roulettes, bambins à la démarche hésitante et groupes à la lenteur d'escargot.
Cette diversité de visages, de tenues, d'attitudes. Ces myriades de coupes de cheveux plus extravagantes les unes que les autres, tournant souvent au ridicule. (Oui, Bordeaux détient selon moi la plus grande concentration de coupes ridicules -mais si vous savez, rasé sur les côtés avec une immonde moumoute sur le dessus, défiant même parfois les lois de la pesanteur!)

Et enfin, un point non négligeable pour la mordue des transports ferroviaires que je suis: les rails. 
La Bastide a la particularité d'être un quartier en pleine expansion, et pour cela on rebâtit sur les anciennes constructions, à savoir les rails qui menaient à l'ancienne gare devenue aujourd'hui un cinéma. En s'éloignant des habitations, il est donc possible de tomber sur un de ces terrains vagues hors du temps, où les rails disparaissent entre les hautes herbes et où les hangars se dressent sur leurs bras rouillés. En attendant les futurs constructions bétonnées, on joue les aventuriers dans un univers post-apocalyptique.


Ce sont ces multiples facettes qui font que pendant une année, je me suis sentie bien dans une ville. Plus largement, le sud-ouest est une région où il fait bon vivre, malgré la pluie régulière. On est ensuite rapidement récompensée par de superbes nuages qui se reflètent dans les flaques sur fond de ciel bleu.

(Petite anecdote en passant: ce jeu de reflet m'a toujours rappelé le jeu Pokémon Saphir/Rubis, où sur la route 120, on traversait une zone sauvage d'abord pluvieuse puis recouverte de grande flaques où l'on pouvait voir les nuages filer... C'était la minute pokéfan!)
illustration à l'appui


Je n'allais pas vous inonder de mots sans donner un aperçu! Voici donc quelques photos prises au cours de cette année...



l'église Sainte Marie, dont l'architecte était Paul Abadie (qui a aussi réalisé le Sacré Coeur à Paris)

le jardin botanique, lieu de toutes mes évasions lors des trop-plein de grisaille



la mairie de quartier de la Bastide, drôle d'édifice qui vaut le détour

le futuriste pont Chaban-Delmas


copain!

les rails...

...menant à l'ancienne gare aujourd'hui cinéma

détails








du haut de la tour Pey-Berland

 La cathédrale Saint-André


la brume du miroir d'eau

le fameux Pont de pierre


Traverser chaque jour le pont de Pierre, jeter son regard loin, au fil de l'eau, le temps de la traversée. Oublier la foule pressée, maugréant et renfrognée. Profiter à chaque fois de l'échappatoire, de cette trouée salutaire entre les grands bâtiments pour reprendre son souffle et se jeter de nouveau à corps perdu dans la marée humaine.

Je crois que c'est ce voyage quotidien qui a scellé mon amour pour Bordeaux. Nul doute qu'habiter dans le centre-ville aurait eu une toute autre influence sur moi. Et puis je n'aurais pas fait les même rencontres...



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